Internet et pollution : Comment rendre votre site web plus écologique ?

Qu’est ce que la pollution digitale ? Bilan et contextualisation

On estime qu’en 2020, entre 10 et 15% des émissions de gaz à effet de serre seraient directement liées à l’industrie du web ! Cette consommation du digital est exponentielle et double tous les 4 ans. Notre consommation d’internet est donc un enjeu réel à anticiper pour les décennies à venir, nos usages doivent dès à présent en tenir compte. Comment s’explique la pollution liée à internet ? Elle s’explique dans un premier temps par la fabrication du matériel nous permettant d’accéder à internet : ordinateurs, tablettes et smartphones… Tous requièrent des matériaux du monde entier dont l’extraction est très coûteuse et polluante. Avec des durées de vie limitées et des problématiques liées au recyclage, ces équipements sont la raison première de la pollution digitale. Mais la pollution digitale est aussi liée au fonctionnement (infrastructures) et à notre usage d’internet.

Au-delà des équipements domestiques, l’émergence du Big data s’accompagne de la multiplication des centres de données (ou data centers), dont l’impact représente aujourd’hui 4% de la consommation d’électricité mondiale. Et cela ne cesse d’augmenter, au même rythme que les données (90% des datas furent produites sur ces 2 dernières années !). Parmi les usages polluants d’internet : l’envoi de mail, la consommation du streaming vidéo, les recherches sur les moteurs de recherche, l’utilisation du cloud, le déploiement de la 5G…

 Comment avoir un site web éco-responsable ? 

1. Opter pour un serveur éco-responsable

Le choix de votre hébergement est déterminant dans une démarche digitale écologique. En effet, la plupart des serveurs nécessitent beaucoup d’électricité, de place et de refroidissement pas climatisation pour le stockage des données. Ces serveurs sont, la plupart du temps, connectés à un réseau commun pour assurer le bon fonctionnement des sites.

Alors, comment choisir un serveur écologique ? Il faut dans un premier temps se renseigner sur l’énergie utilisée par votre serveur et privilégier les énergies renouvelables ! Pour cela, il est important de vérifier la certification d’énergie verte (en Europe, les normes ISO 14001 et ISO 50001). De plus, il faut se renseigner sur la résistance à la chaleur de vos serveurs, et vérifier qu’ils ne nécessitent pas de climatisation (ils peuvent être refroidis par d’autres moyens, comme l’utilisation de l’air extérieur). Vous pouvez également privilégier le partage de serveur avec d’autres entreprises ou l’hébergement local. Pour résumer, plusieurs critères sont à prendre en compte dans le choix d’un serveur écologique !

2. Planifier des mises en suspens des serveurs de pré-production 

L’environnement de pré-production permet aux équipes de développement de tester le bon fonctionnement de leur production (nous l’évoquons dans notre article dédié aux étapes d’une refonte de site web). Il est un environnement intermédiaire dédié à valider ou non des intégrations et développements avant leur déploiement sur le serveur de production.

Même s’il est recommandé de maintenir l’environnement de pré-production après la mise en production de votre site (notamment pour des raisons de sécurité), il faut admettre que cela est énergivore. Un bon moyen d’allier sécurité et responsabilité écologique peut consister à planifier des mises en suspens de vos serveurs de pré-production dans des moments où, à priori, vous n’en aurez pas l’usage (par exemple, le week-end). 

3. Choisir un design de site web plus écologique

L’éco-conception d’un site internet passe aussi par son design, qu’il faut privilégier épuré et minimaliste. Ne négligez pas le responsive, qui permettra à votre site de s’adapter aux formats mobiles et tablette. Pour épurer le design de votre site, vous pouvez par exemple n’utiliser qu’une seule typographie (ou 2 maximum), et remplacer certains visuels par cette dernière. Vous pouvez également limiter le nombre de couleurs sur votre site, et opter pour les moins consommatrices d’énergie.

4. Travailler les contenus et fonctionnalités de votre site internet

Le recyclage existe aussi dans les contenus de sites internes ! Nous pouvons appeler ça “contenu écologique” ou “contenu durable”.  La première chose à faire est de créer moins de contenus, en veillant à ce qu’ils soient qualitatifs. Il est en effet préférable de créer un long article qualitatif par semaine qu’un petit article par jour ! Vous pouvez également favoriser les contenus non périssables, qui ne nécessitent pas de modifications régulières (par exemple, favoriser un guide pratique plutôt que des actualités ou des tendances). Aussi, une bonne connaissance de votre audience vous aidera à cibler les contenus et fonctionnalités pertinentes et nécessaires.

5. Alléger les photos de votre site web

D’une part, vous pouvez utiliser les mêmes photos sur plusieurs pages pour alléger le contenu de votre site internet. Vous pouvez également remplacer certaines photos par des éléments graphiques comme des icônes. Une fois ce tri effectué, vérifiez la taille et la résolution des images : compressez les images pour en réduire le poids et en diminuer l’impact écologique, et optez pour le format webP. En allégeant les images de votre site, vous optimisez ses performances en temps de chargement et vous le rendez plus écologique : que du bénéfice !

Pour conclure, plusieurs mesures existent pour rendre votre site internet plus écologique. Prendre en considération cet aspect dès aujourd’hui, c’est limiter la pollution de demain. Au regard de la croissance exponentielle de la data et des ressources qu’elle mobilise, l’écologie web est un enjeu très actuel. L’écoconception peut être envisagée à l’occasion d’une refonte de site web, mais elle peut aussi être intégrée progressivement sur les pages les plus consultées de votre site web. Sensible à cette démarche, Modulo accompagne ses clients dans les bonnes pratiques à adopter pour créer et entretenir son site internet.